8. Désolée, les élèves ne pensent qu'à leurs prochaines vacances !
Jeonghan ne pouvait pas aller travailler. C’était physiquement impossible.
Son corps refusait de bouger. Il se sentait malade à ne serait-ce que l’idée de s’y rendre.
Il avait peur.
Il avait peur de ce que Mr. Choi avait dit et ferait.
Après son compliment, Jeonghan s’était enfui en courant. Il avait même glissé en arrivant devant son immeuble. Il n’avait rien entendu de la part du proviseur après cela ; pas un message ou un appel. C’était comme si rien n’avait eu lieu.
Il n’avait pas réussi à dormir de la nuit, il cogitait trop sur l’événement et ses implications.
« Mr. Choi n’avait pas dit cela spécifiquement pour le draguer, hein ? Il avait voulu être gentil, c’est tout ! »
« Les hommes ne s’appellent pas joli entre eux de manière platonique, on dit « cool », Jeonghan ! »
« T’as vu son expression à ce moment-là… »
« Il est vraiment bea— non ! »
Jeonghan soupira.
Il l’avait dit à Mina : il ne faisait plus dans l’amour.
Parce que c’était trop dangereux. Il ne pouvait plus se risquer à être celui qui aime trop. Il avait décidé d’être celui qui n’a plus de cœur.
Peu importe à quel point le sourire de Mr. Choi faisait battre celui-ci.
Peu importe à quel point il se sentait… seul.
Ding ! Ding ! Ding !
Il bondit sur son téléphone pour arrêter l’alarme. Celle-ci le prévenait qu’il devait partir maintenant pour être à l’heure au lycée.
Pense à Mina, se dit-il pour s’encourager, qui va lui faire cours si tu ne viens pas ? Ses professeurs qui font la sourde oreille et ses harceleurs ?
Il se força à sortir du lit. C’est bien parce qu’il l’avait promis à la jeune-fille.
Vous vous demandez peut-être pourquoi Jeonghan donnait des cours à Mina. Tout simplement parce que la jeune-fille ne pouvait pas suivre les cours comme tout le monde sans manquer d’être blessée par ses harceleurs et qu’il avait eu pitié d’elle (et aussi parce qu’il avait toujours eu la prétention de croire qu’il aurait fait un excellent professeur).
Il se prépara doucement, jugeant que puisqu’il avait raté son bus, il pouvait toujours en rater un deuxième et que ça ne changerait rien.
Quand il passa les portes du lycée Cheodong, rien ne se passa.
Il n’y avait personne dans la cour et s’il se concentrait un peu, il pouvait voir la silhouette des élèves dans leurs salles de cours.
Tranquillement, il rejoint son bureau. Il tenta de déverrouiller la porte avec ses propres clés mais se rendit compte que l’infirmerie n’avait pas été verrouillée.
Ça fait longtemps que j’avais oublié de le faire, pensa-t-il en haussant les épaules.
Il n’y avait rien d’important dans son bureau si ce n’est ses réserves de médicament et de matériel médical mis à l’abris dans des placards à cadenas.
Il posa son sac sur son bureau et c’est à ce moment qu’il se rendit compte qu’il n’avait pas oublié de verrouillé la pièce en partant la veille.
Quelqu’un était rentré ici en son absence.
L’ours en peluche de couleur mauve assis sur son fauteuil pouvait en témoigner.
Il fit très lentement le tour de la table, les yeux fixés sur le jouet. Il saisit avec méfiance l’ours et l’inspecta.
Un post-it était collé sur sa tête et une boite avait été posée sous lui.
Il lut rapidement le papier.
[Bonjour Mr. Yoon,
Je vous présente encore mes excuses. Je ne sais pas si cet ours en peluche sera suffisant pour me faire pardonner mais j’espère tout de même que vous l’appréciez. Je lui ai demandé de veiller sur la boite de chocolat.
En espérant qu’il ait fait un bon boulot,
Bonne journée,
Mr. C]
« Quoi ? » chuchota-t-il.
Il posa la peluche et prit la boite. Pas de chocolat alcoolisé, quel dommage…
« Qu’est-ce qu’il lui prend ? » Il s’assît à son bureau, complétement déboussolé.
Est-ce que Mr. Choi voulait vraiment se faire pardonner ? Est-ce que leur (presque) amitié comptait à ce point à ses yeux ? Comment savait-il que le violet était sa couleur préférée ? (Un coup d’œil à l’infirmerie parsemée d’objets violets et au pull de Jeonghan répondit à cette question) Pourquoi il se sentait heureux quand il posait ses yeux sur la peluche ?
Il n’avait pas ressentit ça depuis longtemps. Pas depuis Wonwoo.
Et ça lui fit peur.
Il fourra violemment les cadeaux et le post-it dans son sac et cacha son visage dans ses mains.
« Vous êtes très joli dans cet imper ! »
« Non… » geint-il « Pas ça... »
∘◦❁◦∘
Choi Seungcheol avait été un enfant parfait.
Il ne faisait pas de caprice, travaillait dur à l’école, était très sportif et sociale. Il était le petit dernier de trois enfants et la fierté de ses parents.
Et, tout naturellement, Choi Seungcheol était un homme parfait.
Il était beau, grand, sportif et poli ; sa vie professionnelle était une réussite et les femmes semblaient toutes tomber sous son charme.
Il était un homme parfait… à un point près.
Il était attiré par les hommes.
Et c’est quelque chose contre quoi il s’était battu des années.
Jusqu’à son premier jour au sein du lycée Cheodong. Alors qu’il visitait les lieux et que son regard s’était porté sur l’entrée de l’établissement, il avait aperçu une figure plus grande courir parmi les étudiants en retard. Il s’était battu contre ses sentiments des années durant jusqu’à ce que ses yeux tombent sur Yoon Jeonghan, infirmier au lycée Cheodong.
Il l’avait observé plusieurs mois. Il avait remarqué et listé ses petites habitudes (la manière dont son nez se retroussait quand quelque chose lui déplaisait, ses yeux qui brillaient quand c’était spaghetti à la cantine, comment il ramenait sa frange derrière son oreille quand il était gêné et sa capacité à se sortir de situations embarrassantes en racontant n’importe quoi) et, bien qu’ils ne se soient jamais parlés, était tombé rapidement sous son charme.
Ce n’est pas qu’il n’avait jamais essayé de lui parler, c’est juste que malgré toutes ses qualités, Choi Seungcheol restait un froussard. Il était timide et peureux. Et Yoon Jeonghan avait l’air intimidant.
Et très beau aussi.
Très très beau.
Genre super méga beau.
Bref. Rien que l’idée de lui parler le figeait sur place.
Jusqu’à ce que Seungcheol en ait marre de se comporter ainsi. Il avait trouvé une excuse bidon (la réunion du corps enseignant) et avait débarqué dans le bureau de l’infirmier comme un homme confiant et déterminé. Il s’était enfui tellement vite après avoir manqué de s’écrouler sur l’homme.
Il avait rêvé tellement de fois de ce moment.
Jusqu’à ce qu’il lui propose de le ramener chez lui. Il s’était rendu compte ce jour-là que Yoon Jeonghan n’était pas aussi intimidant qu’il le pensait.
Et il était même plutôt ouvert. Seungcheol avait trouvé ça incroyablement adorable, qu’il le laisse lire son manga avec lui à la laverie-automatique. Il s’était bien amusé.
Après cette première rencontre à l’extérieur du lycée, il avait vécu dans une fantaisie incroyable ; il s’était vu demandé Mr. Yoon s’il voulait diner avec lui au restaurant, il s’était imaginé marcher avec lui main dans la main et le cœur léger, il s’était entendu lui dire « je t’aime » encore et encore et encore…
Et aujourd’hui, après la révélation de l’autre nuit (Yoon Jeonghan est gay !), ses rêves avaient enfin la chance de devenir réalité. Il pouvait enfin flirter avec l’infirmier sans risquer de se faire hurler dessus ou frapper.
Il y avait juste un dernier obstacle entre eux : la colère de Mr. Yoon.
Bien qu’il ne savait pas comment se faire pardonner précisément, il n’était pas du genre à abandonner. Pour l’instant, il se contenterait d’offrir des petites choses ici et là —aujourd’hui, c’était une peluche et des chocolats, demain ce serait un hoodie violet qu’il avait commandé en arrivant au travail et après-demain… il avait songé à lui offrir un chat mais c’était encore un peu tôt pour ça.
« Monsieur Choi ?
- Oui ?
- Quelqu’un veut vous voir… »
Mr. Choi retint son soupir d’agacement. Il devait lire des rapports et avait demandé à ne pas être dérangé.
« J’ai du travail. » répondit-il platement, espérant que la secrétaire comprenne qu’il fallait le laisser en paix.
« C’est qu’il insiste, monsieur. »
Jeonghan ? C’était peut-être Jeonghan !
« Qui est-ce ?
- Un certain monsieur Jeon. »
Coucou ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre !
C'est mon anniversaire aujourd'hui et je fait ce que je veux (d'où cette fin de chapitre incroyable) UwU
Brefi brefou, je vous souhaite de passer une excellente semaine !
À bientôt,
Lullabyforacat
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